Le Roi serpent

Trois adolescents vont commencer leur dernière année de lycée à Forrestville, bourgade conservatrice du Tennesse. Lydia, Dill et Travis sont amis mais issus de familles d’origines sociales très diverses. La jeune fille, née dans la bonne bourgeoisie, prépare des études universitaires à New York. Dill porte le poids du passé de son père, un pasteur sectaire, jugé et emprisonné pour pédophilie et violences sur ses fidèles. Quant à son grand-père, surnommé « le roi serpent », il a sombré dans la folie après la morsure fatale de sa fille par une vipère. Quant à Travis, ce doux géant terrorisé par son père, il se réfugie dans la littérature de fantasy. Lorsque ce dernier meurt, Lydia et Dill se rapprochent et entrevoient les portes de la liberté.

Le récit alterne les voix des trois adolescents, dévoilant progressivement leur personnalité et leurs tourments. Les parents, en revanche, sont trop caricaturaux pour être vraisemblables. En toile de fond, le lecteur découvre les multiples aspects de cette société américaine provinciale : l’omniprésence de la religion, les mentalités racistes héritées du Ku-Klux-Klan, les traditions familiales et lycéennes typiquement américaines. Si ces éléments culturels peuvent parfois entraver la compréhension, il reste intéressant pour des jeunes de découvrir des facettes méconnues de l’Amérique. Cette lecture qui peut fasciner doit être abordée en exerçant son esprit critique.

Colette Broutin