Une fête qui tourne mal

En Irlande, en 2016, Finnegan et sa petite amie Neve ont prévu de s’éclipser pour avoir ensemble leur première relation intime lors d’une fête. Mais quand au moment convenu, Neve change finalement d’avis, Finnegan ne l’écoute pas et la viole. Le garçon peine à saisir la gravité de son acte. Une vieille femme, Deirdre, va alors lui raconter son histoire, celle d’une adolescente envoyée dans une blanchisserie d’un couvent de la Madeleine, où l’on enfermait jusqu’à la fin du XXe siècle les jeunes filles victimes de viol ou tombées enceintes hors mariage, pour que le travail les purifie de leur « péché ».

Entre leurs mains : un roman engagé

L’histoire de Deirdre donne à voir la dure réalité des jeunes blanchisseuses, entre travail forcé, conditions de vie dégradées et privations, mais révèle aussi leurs stratégies de résistance dans cet univers implacable, ce qui apporte de la lumière au récit. Tandis que Deirdre décrit sans détour la captivité de ces filles condamnées pour avoir été victimes d’hommes, on accède aussi aux réflexions de Finnegan, adolescent d’aujourd’hui qui prend peu à peu conscience de sa propre violence. Les personnages, même les plus antipathiques, sont campés avec finesse et contribuent grandement à la qualité du roman. Un texte qui nourrit intelligemment la réflexion sur les violences faites aux femmes.