Minuit passé, entre insomnies et secrets

Guerlain Drosera, un restaurateur d’objets d’art, emménage dans son ancienne maison de famille avec son fils, Nisse. Il a presque tout oublié de son enfance dans cette grande demeure. En proie à des insomnies, il l’explore et redécouvre ses secrets. D’étranges corneilles et une présence fantomatique font
alors leur apparition…

Une bande dessinée intéressante

Après Le Jardin, Paris (Delcourt), Gaëlle Geniller étend son univers pour proposer un huis clos doux et inquiétant sur l’amnésie, la famille et la patience. Guerlain doit reprendre ses marques dans une maison pourtant familière et composer avec les souvenirs qui lui reviennent. Le rapport à l’inconnu et à l’étrange est montré sous deux angles opposés : Guerlain est terrifié par les fantômes alors que Nisse est fasciné et curieux. La dimension fantastique n’est d’ailleurs jamais entièrement expliquée pour que chaque lecteur puisse se faire son avis. On retrouve dans cet ouvrage des graphismes enchanteurs marqués par la période art déco. Les planches regorgent de détails et parfois même d’indices, la maison est presque aussi vivante que ses habitants. L’édition est luxueuse tout en restant abordable. Un écrin idéal pour ce
récit mélangeant parfaitement horreur, tranches de vie, humour et douceur. La fin laisse d’ailleurs présager d’une suite dans le même univers : on a hâte de la découvrir !