Un roman d’espionnage

Berlin, 1967. Alors que la ville est coupée en deux par un mur séparant la République Démocratique d’Allemagne (RDA) et la zone occupée par les Alliés (Grande-Bretagne, France, États-Unis), Dietrich choisit de fuir la RDA. C’est un étudiant brillant destiné à faire partie de l’élite de son pays : il parle parfaitement l’anglais et rêve de poursuivre ses études à l’université de Stanford. Lorsqu’il y arrive, il est ébloui par le campus et se lie d’amitié avec deux étudiants. C’est alors qu’il retrouve sa mère devenue une sommité internationale qui poursuit des recherches sur le laser : tous deux savourent ce bonheur car elle l’avait abandonné pour passer à l’Ouest. Peu à peu, se révèlent les multiples identités de cette femme, espionne infiltrée pour la RDA. Dietrich, lui, devra aussi transmettre des informations à l’Est, mais le malheureux accumulera les maladresses et finira par être arrêté et enfermé dans une cellule aveugle.

Une histoire où le suspens est maintenu jusqu’à la fin

L’auteur, connu pour ses romans adultes, réalise avec Infiltré son premier roman jeunesse. Il maîtrise parfaitement les codes du roman d’espionnage et choisit comme narrateur le jeune Dietrich : le lecteur partage ainsi ses émotions, ses réflexions, et ses plans pour exécuter sa mission d’agent infiltré. On comprend que le jeune homme soit séduit par cette Amérique libre aux paysages si grandioses où sa mère s’est construit un refuge secret. Le suspense est maintenu jusqu’à la fin, énigmatique : comment se sentir libre en prison ?