Une société post-apocalyptique violente

Les derniers humains vivent reclus derrière les murs de la cité pâle, à l’abri des menaces du roi des couleurs et de ses affreux monstres-lézards qui les attaquent sans pitié. Cependant, ils retiennent prisonnière une de ces créatures, Kroma, enfermée dans l’obscurité la plus totale. Toutes les 10 lunes, lors d’une cérémonie rituelle, le makavi, chef de la cité pâle, la relâche, pour qu’elle soit chassée et capturée de nouveau. Lors de cette course-poursuite, Zet, un élève makka, croise son regard et découvre non pas un monstre, mais une jeune fille apeurée. Bravant les interdits, il va la retrouver dans sa geôle. Au fil de leurs conversations, tous deux comprennent que la réalité n’est pas celle qu’on leur a toujours décrite.

Une bande dessinée d’une qualité esthétique remarquable

Cette BD, dont le scénario et les illustrations sont basés sur la dichotomie noir et blanc/couleur, est d’une qualité esthétique remarquable. Le contraste est saisissant : les couleurs sont éclatantes, resplendissantes face à une ville grise et pâle. Dans cette société post-apocalyptique violente (les monstres remplissent les pages, le sang gicle, éclabousse), chaque monde vit avec ses préjugés et ses peurs. Seuls Zet et Kroma vont aller au-delà des apparences pour découvrir la vérité, à leur dépens. Cette BD associe un message fort – la peur de l’autre, l’obscurantisme, le repli sur soi – à un graphisme puissant. On en prend plein les yeux !