Embarquement avec les pêcheurs de Terre-Neuve

On appelait « Terre-Neuvas » les milliers de pêcheurs de morues qui, chaque année, partaient vers Terre-Neuve pour pêcher la morue. Dans ces eaux glacées agitées de tempêtes, ils travaillaient comme de véritables « forçats de la mer » de janvier à la fin du mois d’août. L’alcool leur permettait de résister à cet enfer. L’auteur embarque le lecteur dans un de ces bateaux où règne la violence du capitaine et celle des matelots.

Une histoire tragique à faire connaître

Insultes, coups et bagarres empoisonnent l’atmosphère s’acharnant sur le mousse et un jeune marin disparu en mer. Mais, un jour, on découvre le second mort, poignardé. Rien ne freine la pêche alors que deux autres crimes sont commis. Un coup de théâtre clôt ces événements en révélant l’auteur et ses mobiles. Le graphisme en noir et blanc restitue avec précision la vie sur le bateau et l’ensemble des tâches éprouvantes de la pêche à la morue. En alternant les plans larges et les focus sur les trognes des marins, leurs mains blessées rongées par le sel, ce sont les conditions inhumaines que l’on partage avec eux. On trouve peu ou pas de textes car la composition des pages, leur quadrillage, suffisent à l’éloquence du récit. Une histoire tragique qui témoigne d’un passé révolu qu’il faut connaître. Une excellente bande dessinée qui fait partie d’une collection lancée par Glénat en 2024.