D’une phobie personnelle à une BD documentaire

Le narrateur de cette bande dessinée est « alliumphobe » : il a la phobie des oignons ! Impossible de seulement les imaginer dans un plat sans se sentir horriblement mal. Conséquence : il se prive de sorties au restaurant et met toute son énergie à cultiver une stratégie d’évitement, prétextant une allergie alimentaire pour dissimuler sa phobie. En réalité, la maladie n’est pas physiologique, mais bel et bien psychologique. Partant de cette expérience personnelle, la bande dessinée dépasse le récit autobiographique pour prendre une portée documentaire.

Connaître et comprendre ses phobies pour en guérir

La complexité du processus de formation d’une phobie est abordée avec humour et dérision, dans un souci de dédramatiser. Cependant, l’objectif didactique est bien présent et les nombreuses scénettes font intervenir des personnages au statut de psychologue : ils apportent des éléments de connaissance permettant de porter un certain recul sur les différents témoignages. Le style de l’artiste, inspiré des bandes dessinées d’humour franco-belge, pourra malgré tout heurter la lecture : personnages caricaturaux, jeux de mots pas toujours fins, narration mêlant de multiples personnages… Cet ouvrage décalé a toutefois le mérite d’explorer le monde des phobies et de la santé mentale. Plusieurs phobies (agoraphobie, phobie sociale, aviophobie…) sont décrites, et leur mécanisme expliqué en détail, ainsi que leurs remèdes (notamment la TCC : thérapie cognitive et comportementale). Il pourra intéresser les lecteurs adolescents comme adultes confrontés de près ou de loin aux troubles anxieux.