La naissance d’une cosmogonie et l’installation de sa civilisation

Deux divinités contemplent le commencement d’une planète où il n’y avait rien. Avec la vie, s’amorce le cycle de la violence, dominé par un champion du chaos. Ils envoient alors une demi-déesse pour initier la paix (en commençant par bannir les armes). La civilisation et l’ordre apparaissent alors. Mais le chaos n’a pas dit son dernier mot…

Un comics graphique pour lectorat aguerri

Après Hedra, Jesse Lonergan livre un nouveau comics de fantasy mettant mythologie et cosmogonie à l’honneur, avec une économie de mots remarquable. Les dialogues sont rares, il n’y a quasiment pas de texte et pourtant le récit fonctionne et s’avère même palpitant. Comme dans Hedra, c’est la narration visuelle qui fait tout, et celle-ci se révèle d’une incroyable richesse. Dépassant rapidement le gaufrier de 5×7 cases, Jesse Lonergan exploite les multiples possibilités qu’offre le dessin : effets de zoom, juxtaposition, grandes scènes d’ensemble, cheminements non linéaires… Certains effets, comme le travail minutieux des couleurs, servent l’intrigue. Celle-ci déploie une histoire de l’humanité plus que violente, où humains, créatures mythologiques et divinités se côtoient – comme dans une relecture mythologique de l’ère moderne. Si le récit est universel, la complexité visuelle fait de Drome un comics qui s’adressera plus à un lectorat aguerri en lectures graphiques qu’à des néophytes.