Des addictions anonymes cachées derrière les façades

Trois amis habitent dans le même immeuble d’un quartier populaire de Drancy. Carla vit au 15e étage avec sa mère infirmière. Jonathan habite au 7e avec un père alcoolique et une mère obèse. Théo vit au rez-de-chaussée dans un petit appartement où s’entassent ses parents et ses cinq frères. Ils s’ennuient au collège Georges Pérec jusqu’au jour où la mairie propose la mise à disposition d’une salle de l’immeuble. Ils obtiennent le créneau du mardi soir pour un atelier d’activité extrascolaire. Le trio découvre que de nombreuses personnes souffrent d’addictions en secret : l’alcool, la boulimie, la drogue, les écrans, la cleptomanie, la mythomanie, l’automutilation. Ce lieu de paroles s’avère bénéfique : lien social et entraide contribuent à sortir de l’isolement.

Un roman à plusieurs voix où parler libère

Ce roman choral avance à grands pas en multipliant les situations, les obstacles, les découvertes sur le passé des personnages, leurs rêves, leurs amours. On passe du récit d’action à la transcription de témoignages, ou à des dialogues confrontant différents points de vue. Il est à noter que les auteurs ne sont pas toujours habiles et certains propos sont peu crédibles de la part d’adolescents. Cependant, les lecteurs découvrent des comportements peu décelables, des addictions secrètes dont on identifie les causes. Les moyens de se soigner, les succès temporaires, les rechutes sont des informations utiles à glaner. Chacun se mobilise, fait preuve d’inventivité et sort peu à peu de son addiction : le ton résolument optimiste et souvent drôle en fait un livre à conseiller.