Une romance délicate

Dans la Drôme provençale, Flora, 17 ans, ne profite pas vraiment de ses vacances avec ses amis. Elle alterne son job de vendeuse de glaces et de lourds travaux à la micro-ferme en permaculture dans laquelle s’est lancée sa mère, à la mort de son père il y a huit ans. Entre la traite des chèvres dès 5h30 le matin, les plantations, la confection des conserves, la jeune fille n’arrête pas. Quand un « woofer » censé les aider débarque à la ferme elle espère enfin souffler. Mais lorsqu’elle voit débarquer Tristan, un beau gosse de son âge, Parisien friqué et prétentieux, elle déchante. Flora est partagée entre la colère qui gronde en elle et le sentiment amoureux qui l’envahit.

Le récit touchant d’une émancipation

Ce roman délicat, qui se déroule le temps d’un été, est le récit touchant d’une émancipation. La narration fait alterner la voix de Flora, à la première personne, sensible et introspective, et le point de vue de Tristan, avec une troisième personne plus distanciée. L’écriture est souvent poétique, attentive à décrire la nature, et nous plonge dans l’ambiance lourde de cet été caniculaire. Malgré quelques longueurs, on se sent proche du personnage de Flora qui, au fil des pages, révèle toute la force de son caractère et parvient à affirmer ses choix. Ayant longtemps refoulé la douleur provoquée par la mort de son père, elle trouve en effet dans l’écriture et dans l’amour naissant pour Tristan le courage d’oser enfin trouver sa voie/voix.