Une romance en huis clos

Dans le bus, le regard de Charlie croise celui de Raphaël, et c’est le choc : 18 mois plus tôt, ils ont vécu une histoire d’amour passionnée qui s’est mal terminée. Est-il possible de réessayer puisque les sentiments sont toujours là ?

Une histoire poétique et imagée

Tout le roman se déroule dans le huis clos du bus, avec les stations qui défilent. Cette unité de lieu est intéressante : les héros captifs sont confrontés à eux-mêmes et à l’autre, sans échappatoire possible. La construction est très élaborée : les sentiments des deux personnages sont décrits tour à tour, ce qui permet d’approfondir la psychologie de chacun. Deux formes d’écriture s’alternent ; le passé, en prose, remonte le fil de l’histoire et répond peu à peu à la question qu’on se pose dès le début : que s’est-il passé entre eux ? Les vers libres, pour le présent, accompagnés de calligrammes et d’une typographie évoquant le sens de certains mots, rendent visuellement perceptibles les émotions qui submergent Charlie et Raphaël. Le sentiment amoureux est analysé sous l’angle, assez rare, des retrouvailles après une rupture. Le sujet de l’avortement, au cœur du récit, est ici renouvelé. L’écriture est imagée, poétique, émaillée d’expressions inventives. Un roman original et riche, avec un vrai travail d’écriture et de construction.