La faucheuse personnifiée

Dans un futur proche, la mort, les maladies et les gouvernements ont été éradiqués. La Terre est administrée par une IA et le problème de surpopulation est géré par les Faucheurs, chargés de « glaner » les individus selon des quotas bien précis. Alors que des Faucheurs dissidents assoiffés de sang mettent à mal les rouages bien huilés de l’organisation, Citra et Rowan, deux adolescents, sont recrutés contre leur gré par un maître qui décèle en eux les qualités nécessaires à cet office.

Un roman palpitant plein de rebondissement

Dans cette trilogie captivante et pleine de rebondissements, l’auteur malmène le sens moral du lecteur : ses personnages, si attachants soient ils, n’en sont pas moins des assassins, dont certains n’hésitent pas à laisser libre cours à leur violence. Cela donne lieu à des scènes graphiques parfois difficilement soutenables qui, si elles évitent toute complaisance, peuvent provoquer le malaise. La narration, entrecoupée d’extraits de journaux des Faucheurs, alterne les points de vue de personnages de tous bords, y compris celui de l’IA qui gouverne la société et dont on découvre à la fois le pouvoir, et malgré tout l’impuissance face aux événements. L’intrigue, enlevée, ménage également des réflexions profondes (et parfois cyniques !) autour des questions du deuil et de la mort, mais aussi sur les conséquences éthiques et morales des choix politiques opérés par cette société dystopique.