Un roman qui évoque une tragédie peu connue

En 2020, en plein confinement, Matthew, 13 ans, doit abandonner sa console de jeux pour aider son arrière-grand-mère à trier ses cartons. Il y découvre une photo en noir et blanc de deux adolescentes, Nadiya et Helen. Cela va lui permettre de découvrir l’histoire de sa famille au temps de l’Holodomor, la terrible famine orchestrée par Staline, qui en 1932 et 1933 tua presque 4 millions d’Ukrainiens.

Des faits terribles adoucis par la tendresse des personnages

Au fil des chapitres, on suit tour à tour Matthew dans le New Jersey, Ruth qui vit à New York en 1932 et Mila qui est à Kiev à la même époque. Cette construction complexe prend tout son sens quand on découvre au fil du récit les liens et parfois les secrets qui lient les différents personnages. Le roman est long mais facile à lire et aborde de façon très juste et émouvante les questions de l’endoctrinement, de la culpabilité et l’importance des racines familiales. Il évoque aussi bien la vie en Ukraine sous le joug stalinien que celle des émigrés aux Etats-Unis qui essaient d’aider leurs familles. Il décrit sans complaisance des faits terribles adoucis par la tendresse qui unit les différents protagonistes.  Il permettra aussi aux plus jeunes de découvrir une tragédie peu connue, en partie vécue par la famille de l’autrice, et presque jamais abordée dans les romans jeunesse. Quelques pages à la fin expliquent très clairement le contexte historique et les raisons qui ont poussé Katherine Marsh à écrire ce livre.