Un sujet poignant : le droit à mourir

Rose est atteinte d’une maladie incurable. Elle a décidé de mourir dans deux mois. Ce sera un jeudi. Si son fils la soutient spontanément, sa fille, elle, est en colère et rejette violemment cette décision qu’elle juge lâche. Lors des semaines précédant ce choix irréversible, nous suivons l’évolution de chacun des personnages : pour les enfants la douleur de la perte d’une mère, pour la vieille femme la souffrance de voir la déchéance de son propre corps.

Un regard sensible sur le sens de la vie

Ce roman graphique suisse aborde un sujet difficile, encore tabou et illégal dans un grand nombre de sociétés occidentales : l’aide à mourir ou suicide assisté. Ce thème est exploré avec beaucoup d’intelligence et de poésie. Les illustrations en noir et blanc alternent les cases de dialogues, les blancs figurant les silences et les images aux formes délavées les souvenirs. Le récit est délicat, pudique et émouvant. La symbolique est forte : l’album s’ouvre sur un verre plein et se termine sur un verre vide, allusion à l’ingestion de la pilule létale. Sont observés à la fois le cheminement de la personne qui souhaite mourir et les raisons qui l’ont mené à cette décision, ainsi que les réactions contrastées des proches. Pas de pathos ni de verbiage inutile dans ce court album, mais un regard sensible sur un sujet de société brûlant pour ouvrir le débat. Appréhender la fin de vie sous l’angle du choix c’est poser la question du sens de l’existence humaine et de l’ultime liberté qu’elle offre.