Un fantôme comme métaphore du deuil

Au Québec, quatre copines se retrouvent le temps d’une soirée, après la longue absence de l’une d’entre elles, Irène. Cette dernière annonce à ses amies que, depuis la mort de leur ami commun Caleb, elle voit son fantôme quotidiennement comme s’il était réellement présent à ses côtés. Les jeunes femmes sont choquées par cette révélation et s’interrogent sur la santé mentale de leur amie. Cette confession est l’occasion de s’interroger sur le deuil et la façon propre à chacune de traverser cette épreuve.

Un thème difficile mais une ode à la vie et à l’amitié

Il n’y a pas vraiment d’histoire dans ce roman graphique qui explore le deuil à travers le portrait de jeunes adultes aux caractères bien différents. Injustice de la séparation, sentiment de culpabilité, colère, manque et solitude : les émotions nées de la perte d’un être cher sont tour à tour évoquées. La forte place donnée à l’introspection pourra ennuyer les plus jeunes lecteurs. Les dessins sont toutefois modernes et colorés. L’élément surnaturel du fantôme de l’ami décédé, figuré par une silhouette jaune clair, ajoute une touche de fantaisie et donne littéralement corps à la mort. « Le problème avec les fantômes », c’est qu’un jour il faut être prêt à les laisser repartir d’où ils viennent et trouver la force en soi de répondre à l’appel de la vie. C’est grâce à l’entraide que ce petit groupe de copines parvient ainsi à passer ce cap difficile. Loin d’être triste malgré le thème de la mort, ce roman graphique est une ode à l’amitié féminine.