Les travailleurs de la mers, une histoire tragique

Aux abords de Guernesey, une effroyable tempête a détruit La Durande, le bateau à vapeur qui reliait l’île au continent, en le coinçant entre Les Douvres, deux gigantesques rochers. Pour sauver la machine, il faudrait un homme audacieux, à la fois matelot et forgeron. La nièce de l’armateur, Déruchette, promet de l’épouser s’il réussit : Gilliatt, secrètement épris de la jeune fille, tente l’aventure. Affrontant les pires dangers, notamment une terrible pieuvre, il accomplit cet exploit et découvre en même temps la trahison de celui qui a causé la ruine de l’armateur. Finalement Déruchette est tombée amoureuse d’un autre et Gilliatt choisit le suicide plutôt que le malheur de la jeune fille.

Une reprise du roman de Victor Hugo

Victor Hugo a écrit ce roman en 1866, en exil volontaire à Guernesey. Le ton, d’un lyrisme épique, est un hommage à ses habitants courageux, à la modernité technique. Michel Durand a su choisir les moments clé du récit et utiliser un savoir-faire remarquable à base d’encre noire sur fond blanc : son exceptionnelle virtuosité et son sens de la mise en page fascinent le lecteur, la lectrice. Il réalise des portraits expressifs et des illustrations réussies de pleines pages mouvementées. Si le roman – très long, riche en descriptions de l’environnement et en accumulations de termes spécifiques – risque de décourager les lecteurs, cette adaptation graphique est bienvenue et plaira à de jeunes adultes.