Entre maladie et pollution

En 2102, une jeune fille est envoyée dans un centre rural, loin de la pollution du Grand Paris, afin de préserver ses poumons. Elle y rencontre d’autres adolescents qui, comme elle, souffrent d’insuffisance respiratoire et n’ont pas les moyens d’une opération. Dans ce centre, la narratrice se lie intensément avec Jill, jeune fille magnétique aux cheveux bleus qui semble rejetée par les autres. Et pour cause, Jill a un secret sous sa chevelure de sirène : elle a reçu un des premiers implants expérimental dérivé de branchies. S’il lui permet de mieux respirer, il la fait aussi souffrir et la rend monstrueuse aux yeux des autres…

L’été de la reine bleue, un roman engagé

La collection Court toujours s’ouvre au genre de l’Imaginaire et ce titre d’Estelle Faye répond de façon virtuose tant aux contraintes du texte court qu’aux codes du texte d’anticipation. Dans un roman épistolaire ramassé, l’autrice dresse le portrait d’une France où les dangers du dérèglement climatique sur la santé sont doublés par les inégalités sociales. La narratrice, pour raconter son histoire, s’adresse à son amie Chloé dont on apprend à la fin qu’elle est morte depuis plusieurs années, victime de la pollution. Ce texte d’anticipation s’empare de la figure de la sirène et fait le portrait marquant de deux jeunes héroïnes éprises de liberté et d’amour.