Un ouvrage sur la vie hors du commun de Missak Manouchian

Tous deux rescapés du génocide arménien perpétré par l’Empire ottoman, Mélinée et Missak se sont rencontrés à Paris en 1935. Ce dernier vit de petits boulots sans perdre sa passion pour les grands poètes français : à la bibliothèque Sainte-Geneviève, il traduit Hugo et Verlaine en arménien. Son engagement au parti communiste date du 6 février 1934, quand il assiste à la manifestation violente de l’extrême droite devant l’assemblée nationale. Mélinée et lui sont chargés d’un journal destiné à unir la main d’œuvre immigrée contre le fascisme. Alors que la nationalité française lui avait été refusée, il s’engage dans l’armée dès le début de la guerre puis entre dans la clandestinité où il devient commissaire militaire avec une centaine de combattants sous ses ordres. Le 16 novembre 1943, il est arrêté avec vingt et un de ses camarades par la police française qui les livre aux Allemands. Ils sont jugés puis fusillés au Mont-Valérien.

Une documentaire fouillé, instructif et pédagogique

Cette bande dessinée cible les étapes importantes de la vie de Missak Manouchian, entré le 21 février 2024 au Panthéon. Assorti de documents d’archives, un important dossier, rédigé par Denis Peschanski, concerne les étrangers dans la Résistance. La célèbre Affiche rouge montre comment la propagande nazie a fait de ces résistants « L’armée du crime ». La dernière lettre de Missak à sa femme Mélinée témoigne de son amour pour la liberté et la paix ; il déclare mourir sans haine contre le peuple allemand.