Pauvre meuf ! : une bande dessinée autobiographique

Lolo fait de la moto pour plaire à son père, et essuie les insultes de sa famille qui la trouve bête et sape son estime d’elle-même. Elle a des relations toxiques humiliantes avec tous les garçons qu’elle fréquente qui iront plus tard jusqu’aux agressions sexuelles dans le monde du travail. Pour autant Lolo, maintenant adulte, rebondit dans sa vie professionnelle et personnelle.

Un récit intime sur le traumatisme

Ce récit autobiographique aborde la santé mentale par une narration imagée qui évoque la violence sans voyeurisme. Les scènes traumatiques sont situées dans des cases au fond bleu foncé, avec un trait blanc fin et crayonné. Elles sont néanmoins vives en intensité et peuvent toucher ou choquer et nécessitent une certaine maturité ou un accompagnement à la lecture. Le graphisme est autrement faussement enfantin, avec des aplats de couleurs pâles ponctués de touches vives ; les dessins sont sobres. Les deux tiers du récit se centrent sur le vécu et les violences ; la phase de guérison et de résilience paraît donc rapide. La dernière case, rendue surprenante par une citation venue du passé, aura le mérite de lancer des discussions sur la parentalité et les stigmates suite aux traumatismes qui persistent tout au long d’une vie.