Une foule de lapins indépendants fuyant l’autoritarisme

Deux jeunes lapins, Hazel et Fyveer, décident de quitter la garenne menacée de destruction. Mais le chef  ne les croit pas et les considère comme des traîtres qu’il faut contraindre à l’exil par la violence. D’autres lapins, qui ne supportent plus l’autoritarisme du chef, les rejoignent et se lancent dans la quête du Watership Down. Dans cette petite troupe, chacun fait preuve de qualités qui leur permettent de surmonter les dangers multiples, éléments naturels, menaces d’autres animaux, hommes. Ils refusent de se soumettre car ils apprécient leur fonctionnement démocratique et leur ouverture d’esprit.

Une adaptation touchante pour petits et grands

Cette adaptation en bande dessinée du roman de Richard Adams publié en 1972 est d’une remarquable sensibilité. Les deux illustrateurs, Joe Sutphin et James Sturm font preuve d’un grand sens de l’observation des paysages et d’une nature frémissante évoluant en permanence. Ils parviennent à identifier les personnalités dans cette foule de lapins : Bigwig, le bagarreur impulsif, le petit Fyveer aux gros yeux et aux visions prémonitoires, Dandelion le conteur. Hazel est même respecté pour son intelligence et, dans les combats, il montre son sens de la stratégie allant jusqu’à risquer sa vie pour sauver ses amis. Adams a inventé tout un monde et doté ses lapins d’un langage car il écrivait pour ses filles. Ces lapins croient dans un au-delà après la mort : cette dimension métaphysique en fait des personnages très attachants non seulement par la peur suscitée mais aussi par la croyance dans une immortalité désincarnée. Une magnifique adaptation.