Un documentaire sur les adoptions

Olivier, Mélanie, Cécile et Cyril sont nés en Corée, ont été adoptés par des familles françaises, puis, devenus adultes, ont retrouvé leurs parents biologiques. Dans ce premier tome d’un triptyque consacré à l’adoption, nous suivons le point de vue de leurs parents adoptants (dans les autres tomes, ce seront les adoptés, puis les familles biologiques). À la première personne, des mères témoignent : la joie à l’accueil de l’enfant, la construction de la famille, la jalousie vis à vis de « l’autre maman » et, finalement, la main
tendue vers la famille à l’autre bout du monde.

Des témoignages au service de l’art

Cet album a la forme d’une bande dessinée documentaire : la scénariste s’est appuyée sur des témoignages, mais l’illustrateur a pris le parti de reformuler chaque histoire, menant un vrai travail artistique. Les couleurs sombres des dessins, avec de grandes planches en pleine page et une attention particulière aux portraits, confèrent à l’ensemble une certaine mélancolie. La métaphore des racines est omniprésente, suggérant l’importance de la recherche des origines dans la construction de soi. Les deux
auteurs sont eux-mêmes des adoptés d’origine coréenne. Par leur narration très construite et leurs images poétiques, ils portent un regard sensible et pudique sur l’adoption. En fin de livre sont rassemblées des lettres écrites par des parents adoptants aux parents biologiques ou à leurs enfants. Cela permet de nuancer la vision positive de l’adoption et de rappeler que, malgré leurs recherches, beaucoup d’adoptés ne retrouvent pas leur famille biologique.