Un roman qui expose le traumatisme et la culpabilité

Anna est une lycéenne plutôt épanouie : elle est entourée d’une bande de copains, d’une meilleure amie et même d’un tout nouvel amoureux. Mais tout bascule lorsqu’elle devient témoin auditif de l’agression sexuelle d’une camarade dans les toilettes du lycée. La jeune fille est tellement choquée qu’elle a l’impression de littéralement disparaître. Tétanisée, elle est incapable de parler et, à chaque fois qu’elle repense à cette agression, elle a la sensation de devenir subitement invisible. Mais lorsque la victime ne vient plus au lycée, Anna se rend compte qu’elle doit sortir du silence et venir en aide à son amie.

Un récit qui pourra ouvrir le dialogue sur les violences sexistes et sexuelles

Ce premier roman d’une jeune autrice aborde la question de l’agression sexuelle d’une manière originale, explorant son effet traumatique et le poids de la culpabilité pour celle qui en est témoin. Le choc ressenti par Anna est si violent que son corps et son esprit refusent de se souvenir. La disparition est figurée typographiquement : lorsque la narratrice « disparaît », les phrases sur les pages deviennent pâles comme si elles s’effaçaient. Le récit cède souvent le pas aux dialogues, donnant un aspect théâtral aux scènes. Ce court roman pourra ouvrir à la discussion : que faire quand on assiste impuissant à une scène qu’on n’aurait pas dû voir ? On pourra cependant regretter que la solution de faire intervenir des adultes pour venir en aide ne soit jamais vraiment suggérée.