Une histoire qui évoque les débuts du cinéma et la photo

Le roman graphique suit la vie de Muybridge entre l’Europe et les Etats-Unis. Parti de Londres en 1855 pour tenter sa chance, d’abord comme libraire puis employé chez un photographe, ce personnage méconnu s’est attaché, sa vie durant, à analyser le mouvement du cheval au galop. Ses recherches ont été financées par Stanford, homme d’affaires qui a fait fortune dans les chemins de fer, passionné par les chevaux.

Le parcours d’un aventurier devenu scientifique

L’intérêt du livre ne s’arrête pas à la biographie : le propos s’élargit pour dresser une histoire contextualisée de la photo et du cinéma de la fin du XIXème siècle au début du XXème siècle. Bien documenté, il montre les jalons et les avancées, avec Niepce, Daguerre, Lumière, Méliès, Pathé, Gaumont, Alice Guy. Il rappelle la confrontation de la peinture à la photographie à cette époque : beaucoup de portraitistes se sont reconvertis dans cette nouvelle pratique. L’illustration au trait clair et précis de Delisle s’accorde avec la vulgarisation scientifique. Des photos anciennes enrichissent la bande dessinée, intercalées dans le parcours de cet aventurier devenu scientifique. L’auteur montre que les recherches de Muybridge sur la locomotion ont eu une implication en médecine comme en peinture et sont encore utilisées.