Une dystopie qui pose des questions morales et philosophiques

En 2070, la pollution a atteint un stade mortel pour les humains qui se terrent dans des logements aveugles pour échapper aux radiations et aux tempêtes de sable. Seuls les Nom’, qui perpétuent un mode de vie nomade vivent en marge des lois de la World Administration (WA). Alvar Costa, un flic accro au monde virtuel du Paraddict, enquête sur le meurtre de Marek S’Kanza, un Délicat appartenant à la communauté des Nom’ et architecte du Paraddict. Son frère Abel opère de son côté pour le compte des services secrets et sa sœur Elzé remporte l’élection au poste de Secrétaire Générale de la WA. Trois parcours qui convergent tous vers un enjeu de pouvoir primordial. Faut-il laisser la super IA Léviathan décider du sort des humains ?

L’IA comme une terrible menace

Pauline Pucciano s’appuie sur la fratrie Costa pour montrer trois points de vue divergents. Sa grande réussite tient dans le refus du simplisme et du manichéisme. L’autrice pose des questions morales et philosophiques fortes qui ont vocation à alerter pour agir quand il en est encore temps. En 2070, le destin de l’humanité est condamné, les ravages de la pollution tuant par intoxication ou par poussées de violence et de désespoir. L’IA, en tant qu’outil de décision politique rationnel apparaît à la fois comme une terrible menace et une possibilité de sauver partiellement l’humanité.