Un texte sur la transmission

Ginette Kolinka, née en 1925 et rescapée des camps accompagne des collégiens parisiens à Birkenau. Son témoignage est l’occasion de rectifier certaines mises en scène muséographiques qui ne permettent pas de saisir pleinement la réalité des victimes de la Shoah. Par la transmission de ses souvenirs, le récit d’anecdotes sensibles, des petits détails primordiaux, Ginette Kolinka raconte l’horreur des camps sur les lieux mêmes où elle s’est déroulée : rampe, bâtiments, chemins et rails qu’elle a construits de ses mains, réduite en esclavage avec tant d’autres.

Une parole par le texte et par l’image

Ginette Kolinka est connue pour son infatigable énergie de passeuse de mémoire. Autrice de nombreux ouvrages et invitée des plateaux de télévision et de radio, elle sillonne les collèges de France pour témoigner encore et toujours de la déportation auprès des jeunes. L’ouvrage lui rend hommage et parvient à restituer l’essence de son propos dans un exercice pourtant délicat en BD : transmettre la parole, par le texte bien sûr, mais aussi graphiquement. En particulier, des déportées sont figurées par des ombres noires qui suggèrent à la fois leur souffrance, leur déshumanisation et leur mort. Enfin, un riche dossier documentaire clôt l’ouvrage avec un texte de l’historien de la Shoah Tal Bruttmann.