Un one shot sur le deuil et l’art

Yato, un professeur d’art, a perdu sa femme lors d’une crue. Il porte des lunettes pour ne pas voir le passé des lieux où des gens sont morts. Ima, une collégienne déscolarisée, a perdu son père lors d’un tsunami. Elle porte des écouteurs pour bloquer les sons produits ou entendus par les défunts. Lorsque Yato découvre la particularité d’Ima, il lui demande un service concernant son épouse disparue. Ils aideront également un étudiant en art à faire le deuil d’un camarade qui s’est suicidé.

Des héros en quête de sens

L’autrice de Kasane la voleuse de visage (Ki-oon) propose un one shot fantastique sur le deuil et l’art. Les deux héros sont en quête de sens, hantés par ces « vestiges fantômes » de personnes disparues. La dimension occulte de leurs pouvoirs est bien exploitée : Yato est en prise avec un sentiment d’impuissance à force d’être le simple témoin des vies passées qu’il retranscrit dans ses tableaux. Ima, elle, a davantage d’agentivité et, bien que parasitée par une cacophonie funèbre, elle sera en mesure d’aider son entourage à avancer et prendra confiance en elle. Ce manga ouvre la discussion sur les thèmes de la dépression, du suicide et du poids qui repose parfois sur les épaules des (sur)vivants, sans concessions ni fatalisme. Un regard différent sur le nécessaire travail de deuil, d’acceptation et de lâcher-prise.