Un récit sensible et poétique sur le deuil

Depuis la mort de sa mère il y a quatre ans, Élise, 12 ans, vit seule avec son père. Celui-ci, pour contrer la colère et la souffrance suscitées par la mort de sa femme japonaise, a dicté une liste d’interdits : interdit de parler japonais, de regarder des animés, et surtout d’évoquer la disparue. Même si elle ne se l’avoue pas, ce silence pèse sur Élise. Heureusement, l’arrivée de sa grand-mère, la folie douce de son amie Stella et l’extravagance de sa prof d’arts plastiques vont l’aider à retrouver les mots et à faire renaître le souvenir de sa maman décédée.

Un roman joyeux aux personnages attachants

Ce premier roman (qui a gagné le prix du premier roman jeunesse organisé par Gallimard) est un récit sensible, poétique et paradoxalement souvent drôle sur le deuil. C’est l’enfant qui aide l’adulte à accepter la mort de l’être aimé, et la grand-mère – mamie Sonoka avec ses traditions japonaises – qui aide l’enfant à exprimer sa tristesse. La douleur est joliment imagée sous les traits du monstre Orochimaru qui se tapit dans le regard du père. Celui-ci cuisine des tartes aux oignons pour cacher son envie de pleurer. Le sentiment de manque est évoqué à travers les puzzles qu’Élise peine à terminer. Bien que le thème central soit la mort, le roman est joyeux et les personnages attachants. Les nombreuses références à la culture japonaise (depuis les gyosas jusqu’à Naruto et au cerisier japonais) nous font joliment voyager jusqu’à Kyoto.