Une dystopie qui s’enracine dans notre société

En 2049, Hélène, la narratrice, est chargée d’enquêter sur la disparition d’un couple et de son petit garçon. Ils habitent dans un quartier protégé où les propriétaires, par sécurité, ont fait construire des maisons aux murs de verre. Ce choix de la « transparence » est un pacte citoyen inscrit dans la Constitution. De fait, dans ce quartier où chacun évolue sous le regard des autres, la sécurité, l’hygiène, la bienveillance règnent. Au fil de l’enquête, on découvre les origines vertueuses de ce choix d’urbanisme. Le reste de la population, par manque de moyens, souci de conserver son intimité ou choix d’une liberté risquée, habite dans des quartiers marginaux que béton, violence, drogue et proxénétisme gangrènent. La découverte des corps du couple enseveli dans le jardin d’une de ces maisons-vivarium bouleverse la bonne conscience de cette société et l’enquête d’Hélène révèle les monstrueux effets pervers de la transparence.

Une écriture rapide, percutante, efficace

Cette dystopie prend racines dans notre société actuelle hantée par la violence, le besoin de sécurité et la défaillance des pouvoirs publics à assumer leurs responsabilités. Les réseaux sociaux acquièrent d’énormes pouvoirs d’influence au point de rendre justice et d’abaisser l’âge d’incarcération des mineurs à sept ans. Le complotisme est à l’œuvre. L’écriture rapide, percutante, terriblement efficace nous renvoie aux problématiques actuelles, ce qu’ont fort bien compris les lycéens qui lui ont décerné le prix Renaudot.