Une lecture exigeante qui n’élude rien

Ce roman relate l’expédition menée par l’Australien Douglas Mawson en Antarctique en 1911. Avec les deux compagnons choisis pour l’accompagner dans cette aventure, le jeune Anglais Ninnis et le Suisse Mertz, deux traineaux, dix-sept chiens et un équipement étudié pour les conditions extrêmes, il part cartographier 3200 km de côtes. Le bateau Aurora les attendra à leur base, Cape Dennis. Cette expédition se révèle être une suite de périls mortels : la nature est à la fois magnifique et terriblement hostile. Malgré le professionnalisme et la préparation des trois hommes, les drames s’accumulent de façon inéluctable. De ce raid fatal, seul Mawson reviendra.

Une réflexion sur ce qu’impliquent les expériences extrêmes pour notre humanité

Si ce roman se base sur des faits réels, il est écrit avec une puissance qui en fait indéniablement une œuvre de littérature. Sa construction se fait l’écho du décompte macabre des chiens qui disparaissent au cours de l’expédition : les chapitres s’égrènent avec les morts. Rien ne nous est épargné des souffrances des hommes ; chaque jour est une lutte contre le vent, le gel, l’humidité et la faim. Les paysages de glace cachent des crevasses mortelles. La solitude, la difficulté de prendre les bonnes décisions pour leur survie, la folie, s’ajoutent aux épreuves physiques. Au-delà de ça, le roman réfléchit à ce qu’impliquent de telles expériences pour notre humanité : le feu de la vie, le rapport aux autres et à la nature… Lecture exigeante, ce texte n’élude rien et n’est pas à recommander aux plus sensibles.