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La réception et le succès des séries sur le web

La dernière enquête sur les pratiques culturelles des Français a révélé que les 15 à 24 ans comptent parmi les plus grands consommateurs de séries télé1Olivier Donnat, Les Pratiques culturelles des Français à l’ère du numérique, enquête 2008, Paris, DEPS/La découverte, 2009.. 88 % d’entre eux regardent « régulièrement » au moins une série et 55 % en suivent trois et plus. À titre de comparaison, les plus de 65 ans voient ces chiffres tomber respectivement à 67 % et 30 %. Les jeunes sont aussi de plus grands usagers des « nouveaux écrans2Cette catégorie du DEPS correspond à la consommation dite « délinéarisée », par opposition au visionnage du direct des chaînes télévisées. » : ordinateurs connectés à internet, DVD et DivX, services de vidéo-à-la-demande (VOD) et replay TV, téléchargement, streaming.
Au-delà de ces récents dispositifs et réseaux, les conditions dont les jeunes bénéficient aujourd’hui sont bien plus favorables que celles de leurs prédécesseurs. De plus anciens amateurs racontent en effet leurs difficultés passées pour découvrir de nouvelles séries « intéressantes », se documenter et les visionner. Ces obstacles étaient liés, jusque dans les années 2000 en France, à une moindre valorisation sociale et médiatique de ces programmes. La tendance s’est inversée désormais. Les séries ont vu croître leur légitimité auprès d’un public élargi, y compris parmi les catégories supérieures. Par ailleurs, internet et son lot de webzines, forums de discussion et autres sites de partage est venu bouleverser les modalités d’accès non seulement aux séries mais à leurs admirateurs.

Internet comme voie d’accès majeure aux séries

Les jeunes sériphiles3Revendiqué depuis plusieurs années par les amateurs eux-mêmes, ce néologisme manifeste une volonté de s’affranchir du statut déprécié de fan tout en circonscrivant un objet passionnel spécifique. passent aujourd’hui très souvent par le téléchargement et le streaming. Ils profitent pour ce faire des nombreuses plateformes (illégales) que compte le web. La gratuité de ces voies d’approvisionnement est une raison essentielle de leur fréquentation par ce public au pouvoir d’achat encore limité. On remarque également que ces plateformes leur offrent un catalogue de séries élargi par rapport à l’offre télévisuelle et légale. Enfin, cette option les dispense des publicités qui entrecoupent chaque épisode. On distingue deux modalités de téléchargement : l’une concerne les séries plus anciennes, qu’elles soient déjà terminées ou relativement avancées, et consiste en un « téléchargement de rattrapage » (par saison généralement). Ce mode correspond à des consommations intensives au cours desquelles les épisodes sont visionnés à l’affilée durant une courte période. Dans sa forme la plus extrême, on parlera de binge watching (littéralement, gavage télévisuel).

Une seconde modalité correspond aux séries en cours de diffusion. Elle consiste à récupérer « au coup par coup » chaque épisode, à la suite de sa diffusion TV (souvent américaine). Ce mode d’acquisition, jusqu’à récemment possible en France uniquement par des voies illicites, coïncide avec une pratique de visionnage qui (re)valorise le rendez-vous TV et le plaisir de l’attente entre chaque épisode. Par le biais du peer-to-peer (P2P) et de certains sites d’information mettant par exemple à disposition le calendrier TV états-unien, certains amateurs se mettent au diapason de la télévision américaine (ou britannique) au détriment des chaînes françaises4Les chaînes françaises, comme les fictions qu’elles produisent, font l’objet de nombreux griefs de la part des sériphiles.. « Finalement avec internet, raconte Aurélie, on abolit les distances et on fait comme le téléspectateur américain » (25 ans, étudiante).

Les jeunes sériphiles passent aujourd’hui très souvent par le téléchargement et le streaming. Ils profitent pour ce faire des nombreuses plateformes (illégales) que compte le web. La gratuité de ces voies d’approvisionnement est une raison essentielle de leur fréquentation par ce public au pouvoir d’achat encore limité.

Les épisodes sont récupérés sur les réseaux internet quelques heures après leur diffusion dans leur pays d’origine ; ils seront visionnés dans la foulée. Les sites de fansubbing, gérés par des collectifs de sous-titreurs amateurs, jouent ici un rôle primordial en mettant rapidement à disposition du public français des contenus traduits. Bénévoles, ces fansubbeurs incarnent des valeurs (de partage, de solidarité) contradictoires avec les aspects utilitaristes voire délétères évoqués la plupart du temps à propos du « piratage5Sur ce point : L. Allard,« Express yourself 2.0 », Maigret & Macé (dir.), Penser les médiacultures, Armand Colin, 2005. ».

En parallèle, le streaming est de plus en plus plébiscité. Outre l’amélioration de sa qualité et sa facilité d’usage, le procédé a l’avantage de passer sous le radar d’une loi Hadopi encore centrée sur le partage de fichiers P2P6Cela a également présidé à l’essor des systèmes de téléchargement furtifs, anonymes et intraçables (réseaux Freenet ou ANTs, VPN…).. Les amateurs doivent cependant s’adapter au fort turn-over des sites de streaming au gré des fermetures souvent liées à des actions judiciaires et policières. Mais, tels l’hydre de Lerne, les sites fermés se voient rapidement remplacés par de nouveaux, toujours plus nombreux. Les amateurs sont donc confrontés à un renouvellement continu qui, s’ils avaient pris leurs habitudes auprès d’un ou deux sites, les obligent à en trouver d’autres du jour au lendemain.

Échanger des informations et des émotions

Outre l’accès aux séries elles-mêmes, internet et ses nombreux sites, blogs et forums dédiés, est le lieu de multiples échanges entre les amateurs. Un premier ressort conversationnel concerne le partage d’informations factuelles sur l’univers des séries, des informations glanées auprès d’un média ou d’un autre amateur. Il est ici question des coulisses de la production-diffusion d’une fiction (l’équipe de production, les stratégies marketing, les enjeux financiers, etc.), de son actualité (le départ d’un acteur, le remplacement d’un scénariste, les derniers taux d’audiences, ou encore les possibilités d’annulation7Une série est dite « annulée » lorsque, généralement faute d’audience suffisante, elle n’est pas reconduite par la chaîne qui la produit pour la saison suivante, ou plus radicalement lorsqu’elle est suspendue et remplacée au pied levé par une autre, en cours d’année.). D’autres interactions tiennent du besoin d’une partie des amateurs de partager les émotions suscitées par les séries. Ces dernières catalysent en effet toute la palette des émotions, de la joie devant un dénouement heureux jusqu’à la stupeur face à un évènement tragique. Au centre de ces émotions, le héros sériel, qui fait l’objet d’un investissement affectif parfois fort lié au contact prolongé avec lui. Suivant les personnages d’une série durant plusieurs dizaines d’heures, certains spectateurs développent des sentiments d’empathie et de familiarité tels que, par exemple, la disparition de l’un d’entre eux sera vécue péniblement. Plus largement, les moments paroxystiques des récits appellent un désir plus vif encore de les partager avec d’autres. C’est le cas généralement des fins de saison, particulièrement soignées pour susciter intérêt et patience jusqu’à la saison suivante. C’est le rôle souvent confié au cliffhanger, un procédé narratif consistant en l’interruption de l’action en cours tandis qu’un évènement décisif vient d’arriver ou est sur le point de se produire. S’ils maintiennent en haleine le public, les cliffhangers font également l’objet de nombreux échanges entre les spectateurs, notamment sur les forums et les réseaux sociaux. Antoine, jeune pigiste de 21 ans le relate :
« En général, je n’ai pas de besoin de partager mes réactions. Pourtant, pour le dernier épisode de Grey’s8Shonda Rhymes, ABC, 2005-en production. j’avais envie de partager avec des gens. Là j’ai cherché des trucs sur l’épisode, sur les réactions des gens, ce qu’ils en ont pensé, j’ai appelé ma copine Lucie. »

La fréquentation de la « sérisphère » est aussi l’occasion pour les amateurs de confronter leurs goûts et leurs aversions, leurs opinions et leurs interprétations. Ces échanges occupent une place importante dans les espaces interactifs sur internet.

Appréciations, interprétations et créations partagées

La fréquentation de la « sérisphère » est aussi l’occasion pour les amateurs de confronter leurs goûts et leurs aversions, leurs opinions et leurs interprétations. Ces échanges occupent une place importante dans les espaces interactifs sur internet. Les webzines (SériesLive, Critictoo…) autorisent les commentaires et proposent des dispositifs de notation des fictions. Sur les forums (Serinfinity, Forom.com…), évaluations et manifestations des préférences traversent la plupart des fils de discussion, néanmoins certains leur sont spécifiquement alloués. Les classements de tous ordres sont valorisés : « Top 5 des meilleures séries de tous les temps » ; « Les meilleurs couples » ; « Les meilleurs génériques » ; « Le pire final de série », etc. La dimension ludique associée à ces classements se manifeste aussi dans les multiples jeux et quizz auxquels s’adonnent notamment les jeunes fans. Ils y font la démonstration de l’étendue de leur connaissance du monde sériel.

Les échanges peuvent en outre prendre une tournure plus interprétative. Les discussions se muent parfois en véritables enquêtes collectives pour comprendre et donner sens à certaines séries particulièrement énigmatiques comme Lost9J. J. Abrams, Damon Lindelof et Jeffrey Lieber, ABC, 2005-2010.. À partir des indices et signes livrés intentionnellement ou non par les créateurs, ils interrogent la nature et la cause des événements présentés, la nature des personnages et de leurs relations, les raisons de leurs agissements et leurs intentions profondes, les suites et les dénouements possibles du récit, etc. Ce faisant, les séries deviennent un support partagé de la créativité des amateurs.

Celle-ci prend toute son ampleur avec le fanart, qui renvoie aux productions de fans (littéraires, picturales ou audiovisuelles) inspirées d’une ou de plusieurs séries. Circulant sur des sites dédiés tels que fanfiction.net, ces œuvres amateurs s’appuient sur les prises offertes par les récits originaux, profitent des interstices qui se créent en leur sein ainsi qu’entre les différentes fictions. Partant, les fans prolongent, enrichissent et complètent selon leurs envies leurs fictions favorites. Quelques créations (parmi des milliers) peuvent se prévaloir de dizaines de milliers de lecteurs et parfois, finissent par intégrer la gamme des produits dérivés de l’œuvre originale certifiés par la production. Ainsi, certains auteurs de fanfictions acquièrent-ils une véritable notoriété parmi les fans, et leurs productions, une aura presque aussi élevée que l’œuvre originale.

Partager des compétences

S’informer, évaluer et interpréter une série, créer de nouveaux contenus à partir d’elle, tout cela demande assurément des compétences, de l’ordre de ce que les Anglo-saxons désignent par Media Literacy. À cela il faut ajouter une autre dimension que recouvre cette expression au cœur des échanges : la capacité à utiliser les ressources médiatiques pour accéder aux séries et les consommer. Et autant dire que cela peut être autrement plus complexe à l’heure des technologies et des réseaux numériques que lorsqu’il ne s’agissait que d’allumer son téléviseur.

Les jeunes amateurs partagent ainsi sur internet conseils et recommandations sur les « must see » et les meilleures façons de les acquérir : qui une nouvelle plateforme P2P, qui un service débrideur de streaming, qui une offre DVD à bas coût sur tel site anglais de vente en ligne, etc. Si beaucoup accordent la primauté de leur participation à un ou deux sites, les plus férus cherchent à multiplier les sources relationnelles et médiatiques afin d’opérer une veille plus ample sur l’actualité des séries.

La rencontre avec les communautés internet préside à l’incorporation de ce qu’on pourrait appeler, à la suite de Philippe Le Guern, un « savoir-être » sériphile. Celui-ci procède d’une dynamique d’apprentissage, quasi-initiatique, au contact d’autres aficionados : intégrer les références dans le domaine des séries, en même temps que les règles et les normes plus ou moins implicites des collectifs de sériphiles et des espaces dans lesquels ils s’expriment.
« Il fut un temps où je passais ma vie sur les forums, à échanger. C’est dans cette période-là où j’ai appris finalement, en voyant comment les autres fonctionnaient. J’ai posé les bases : où trouver quoi, où se passe quoi, quand… La culture, elle s’acquière par l’échange ». (Hélène, 24 ans, étudiante).

L’intégration de collectifs électroniques tend à modifier le regard de l’amateur sur les séries et leur consommation. Débattant sur la pertinence de telle hypothèse relative à l’état des survivants de Lost, argumentant sur l’intérêt de regarder telle autre série injustement méconnue, diffusant ses propres fanfictions, etc. il se démarque ainsi de la figure repoussoir du couch potato, ce téléspectateur inactif et décérébré, qui ingurgite des chips et le premier programme venu affalé dans son canapé.

Finalement, la dimension collective et familiale attachée à la télévision a peu à peu laissé place à un rapport plus personnalisé à l’un de ces programmes phares : la fiction.

Suivre une série et en parler : les deux faces d’une même pièce

On constate que partage et visionnage sont deux activités entremêlées et se nourrissent régulièrement l’une l’autre. Les administrateurs de sites font d’ailleurs état d’un pic d’activité lors de la diffusion télévisée d’un nouvel épisode. En revanche, les échanges in situ sont bien souvent un signe de moindre intérêt pour la série regardée.
« Si c’est particulièrement nul, oui je discute en même temps. Sinon, non. Si je suis à fond dedans, je suis à fond dedans. Ça m’est arrivé sur des séries de “seconde main” à l’époque où je regardais beaucoup de choses. J’avais ma fenêtre avec la série et la fenêtre MSN de l’autre » (Gabriel, 24 ans, étudiant, Lyon).

Incidemment, le fait que chacun ait la possibilité de suivre les fictions à son rythme engendre un risque particulièrement prégnant au sein des espaces interactifs du web. Celui-ci est désigné encore une fois par un terme anglo-saxon : spoiler, soit le fait de se voir dévoiler des éléments de l’intrigue d’une série en cours. Si ce n’est une minorité d’amateurs en quête de ce type d’informations10J. Gray J. & J. Mittell,”Speculation on Spoilers: Lost Fandom, Narrative Consumption and Rethinking Textuality”, Particip@tions, Volume 4, Issue 1, 2007., l’enjeu pour les autres est de s’en garder afin de préserver le plaisir et les émotions précisément liés au mode de narration sériel (séquençage du récit, suspense). Les sites et forums veillent à cet égard à proposer des agencements éditoriaux ad hoc. Conjointement, la règle veut que soit associée à tout élément (article ou paragraphe, vidéo) traitant d’un épisode en cours dans le pays d’origine et/ou non encore diffusé en France une mention « spoiler ». D’aucuns utilisent enfin un astucieux bouton d’affichage faisant apparaître, pour l’internaute qui l’active, l’information censée contenir un spoiler. Ces règles et dispositifs techniques n’empêchent pas les accidents et, le cas échéant, le fautif se voit repris à l’ordre si ce n’est sanctionné.

Finalement, la dimension collective et familiale attachée à la télévision a peu à peu laissé place à un rapport plus personnalisé à l’un de ces programmes phares : la fiction. La délinéarisation et l’éditorialisation des séries (DVD, DivX, VOD), la multiplication et la portabilité des écrans (laptops, smartphones, tablettes) et, d’autre part, l’essor du caractère feuilletonnant des fictions (un même récit se poursuit d’un épisode à l’autre) ont rapproché – plusieurs amateurs l’expriment – la série du roman. À bien des égards, le suivi d’une série tend aujourd’hui à s’apparenter à l’expérience de la lecture romanesque. Ils partagent une même structure en chapitres, une temporalité longue, une consultation plutôt individuelle, etc. Or, aussi individualisée est-elle désormais, cette expérience spectatorielle n’est pas dénuée d’un besoin encore présent chez les jeunes amateurs de l’inscrire dans le cadre d’une expérience plus collective. C’est à ce besoin que les multiples communautés de sériphiles qui œuvrent sur la toile permettent de répondre.

Par Clément Combes, article paru dans la revue Lecture Jeune n° 154 (été 2015)

Bibliographie de Clément Combes

  • « Pratiques d’information à l’heure d’Internet chez les jeunes amateurs de séries télévisées », in M. Loicq et F. Rio (dir.), Les Jeunes et le numérique : de la participation à l’accompagnement, Éditions du Centre d’études Jeunes et Médias (à paraître).
  • « Au risque du spoiler : communiquer et partager son expérience spectatorielle dans un monde numérique», in J. Bonaccorsi et alii. (dir.), Arts et création au prisme des TIC, L’Harmattan (à paraître).
  • « Du rendez-vous télé au binge watching : typologie des pratiques de visionnage de séries télé à l’ère numérique », Études de Communication, n° 44, 2015.
  • « Au risque du spoiler : communiquer et partager sa passion des séries dans le monde numérique», Nichons-nous dans l’Internet, n° 3, mars 2015.
  • « Les jeunes amateurs à l’assaut des
  • séries : découverte et information à l’heure d’Internet », in M. Julier-Costes et J. Lachance (dir.), Séries cultes et culte de la série chez les jeunes. Penser l’adolescence avec les séries télé, Presses Universitaires de Laval, 2014.
  • « Position de thèse : “La pratique des séries télévisées. Une sociologie de l’activité spectatorielle”, Mines ParisTech (dir. C. Méadel), 12 septembre 2013 », Le Temps des médias, n° 21.2013.
  • « Passion musicale et usages des TIC chez les jeunes amateurs : l’hypothèse de la numérimorphose », avec F. Granjon, E. Brandl et alii. (dir.), 25 ans de Sociologie de la Musique en France – Tome 1, L’Harmattan, 2012.
  • « La consommation de séries à l’épreuve d’internet. Entre activité individuelle et pratique collective », Réseaux, vol. 1, n° 165, 2011.
  • «Les fans de séries télé ou “sériephiles” : pratiques et usages », Dream Orange, http://dream.orange.fr/doc/en-kiosque/119/les-fans-de-series-tele-ou-seriephiles-pratiques-et-usages, (avec S. Ville-Eber), 2011.
  • « L’univers relationnel des fans de séries télé», avec S. Ville-Eber, Usages & Valeur, n° 38, France Télécom R&D, revue interne, 2010.
  • « Digitamorphosis of Music Consumption Practices. The Case of Young Music Lovers », French Cultural Studies, vol. 20, n° 3, avec F. Granjon – article en français, 2009.
  • « La consommation audiovisuelle : aujourd’hui et demain », En direct des Labos, France Télécom R&D, revue interne, avril 2009.
  • « La numérimorphose des pratiques de consommation musicale. Le cas de jeunes amateurs », Réseaux, vol. 25, avec F. Granjon, 2007.

Clément Combes

Sociologue et enseignant à l’université de Grenoble, son travail porte principalement sur les pratiques musicales et audiovisuelles, en particulier au prisme du numérique. Il a soutenu en 2013 une thèse de doctorat intitulée « La pratique des séries télévisées : une sociologie de l’activité spectatorielle » (Ecole des Mines de Paris).

Références

  • 1
    Olivier Donnat, Les Pratiques culturelles des Français à l’ère du numérique, enquête 2008, Paris, DEPS/La découverte, 2009.
  • 2
    Cette catégorie du DEPS correspond à la consommation dite « délinéarisée », par opposition au visionnage du direct des chaînes télévisées.
  • 3
    Revendiqué depuis plusieurs années par les amateurs eux-mêmes, ce néologisme manifeste une volonté de s’affranchir du statut déprécié de fan tout en circonscrivant un objet passionnel spécifique.
  • 4
    Les chaînes françaises, comme les fictions qu’elles produisent, font l’objet de nombreux griefs de la part des sériphiles.
  • 5
    Sur ce point : L. Allard,« Express yourself 2.0 », Maigret & Macé (dir.), Penser les médiacultures, Armand Colin, 2005.
  • 6
    Cela a également présidé à l’essor des systèmes de téléchargement furtifs, anonymes et intraçables (réseaux Freenet ou ANTs, VPN…).
  • 7
    Une série est dite « annulée » lorsque, généralement faute d’audience suffisante, elle n’est pas reconduite par la chaîne qui la produit pour la saison suivante, ou plus radicalement lorsqu’elle est suspendue et remplacée au pied levé par une autre, en cours d’année.)
  • 8
    Shonda Rhymes, ABC, 2005-en production.
  • 9
    J. J. Abrams, Damon Lindelof et Jeffrey Lieber, ABC, 2005-2010.
  • 10
    J. Gray J. & J. Mittell,”Speculation on Spoilers: Lost Fandom, Narrative Consumption and Rethinking Textuality”, Particip@tions, Volume 4, Issue 1, 2007.