Les prix littéraires décernés par des ados n°147, septembre 2013

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Sommaire
Les prix littéraires décernés par des adolescents

– Actes du colloque du 18 juin 2013 organisé par Lecture Jeunesse –

LECTURE JEUNE 147 | SEPTEMBRE 2013

Les prix littéraires pour la jeunesse, des outils de médiation par Corinne Abensour, agrégée de lettres modernes, docteur en sciences de l’information et de la communication et maître de conférences à l’université Paris 13

Dans une recherche menée en 2012 sur les premiers romans, Corinne Abensour mettait en évidence avec Bertrand Legendre, le rôle joué par les prix littéraires dans la légitimation des auteurs. En effet, 51% des primo-romanciers interrogés avaient été sélectionnés par le jury d’un prix et il apparaissait que cette distinction les avait confortés dans leur désir de continuer à écrire. Cette étude n’intégrait pas les auteurs de littérature jeunesse. Il n’est donc pas possible d’affirmer qu’eux aussi sont une majorité à avoir été sélectionnés dès leur premier roman. Rien ne prouve non plus qu’ils accordent la même importance à ces récompenses. Il est certain, en revanche, que la prolifération des prix est un phénomène qui touche autant la littérature de jeunesse que le roman pour adultes. L’objet de cette communication n’est pourtant pas de mener la réflexion sur les effets de cette surabondance, mais plutôt de dégager des critères distinctifs permettant de caractériser les prix pour la jeunesse. Article complet ici

Le prix Goncourt des Lycéens : un Goncourt en mode mineur pour écrivains à l’école ? par Sylvie Ducas, maître de conférences en littérature à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense

Depuis sa création en 1988, le Goncourt des Lycéens illustre toutes les ambiguïtés d’un prix né d’un partenariat étrange impliquant l’Éducation nationale, la Fnac de Rennes et l’académie Goncourt dans le but de « donner un intérêt nouveau à la lecture scolaire », en proposant à des lycéens la sélection d’ouvrages du « vrai » Goncourt. Il relève de la lutte contre l’illettrisme et de la croyance en la valeur de la lecture comme pratique favorisant l’acculturation, comme dans tous les prix jeunesse que l’on voit fleurir aujourd’hui, sans être exempt d’intérêts marchands mais la confusion qu’il entretient entre mission éducative (faire lire des livres) et littéraire (faire élire un auteur) et son enjeu commercial (faire vendre des livres) illustre bien la façon dont aujourd’hui les circuits de production, de diffusion et de légitimation du livre convergent au détriment d’un auteur qui voit le capital symbolique de sa création littéraire réduit à l’expertise en mode mineur des jeunes lecteurs.

Quelles sélections et quels objectifs pour ces prix ? par Sonia de Leusse-Le Guillou, directrice de l’association Lecture Jeunesse et de la rédaction de la revue Lecture Jeune

Nous tenterions d’aborder dans cette table ronde aux intervenants très divers, la question de la préselection et de la sélection, puisqu’elle est intimement liée à celle des objectifs du prix. Marion Hislen, chargée du Goncourt des Lycéens, nous donnera l’exemple d’un prix en partenariat avec l’Education nationale et avec une structure commerciale, la Fnac. Le prix Chronos, présenté par Mélanie Michelet et Martine Dorange se démarque comme un prix atypique, puisque ce dernier, géré par la Fédération nationale de gérontologie, a la particularité d’utiliser le livre comme un moyen et non plus comme une fin. Sarah Azoulay détaillera le prix des Incorruptibles qui a reçu en 2013 un agrément de l’Éducation nationale et qui rayonne même à l’international. Enfin, Christine Lepeinteur expliquera comment fonctionne le prix Ados Rennes : Ille-et-Vilaine, prix départemental coorganisé par plusieurs instances.

Les Mordus du polar : prix d’adolescents ou de bibliothécaires ? par Cécile Rabot, chercheur associé au Centre Européen de Sociologie et de Science Politique (CESSP) et maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense

Le prix des Mordus du polar récompense chaque année depuis 2004 un auteur de roman policier pour la jeunesse. Coordonné par la Bibliothèque des littératures policières de la ville de Paris (BiLiPo), il implique une vingtaine de bibliothèques parisiennes. Environ 200 jeunes de 12 à 14 ans qui y sont inscrits lisent quatre livres présélectionnés et votent pour leur préféré. Désormais reconnu par les éditeurs et les auteurs, il constitue un cas singulier, révélateur d’enjeux plus larges.

La réception d’oeuvres de divertissement par Jean-Marc Etienne, doctorant en sociologie à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)

Les invités de la première table ronde ont exposé le fonctionnement de leur prix et les critères de sélection des titres en lice. Cette intervention de Jean-Marc Étienne change de point de vue puisqu’elle analyse la réception de ces textes par les adolescents supposés les lire; Quels sont les critères d’appréciation des jeunes face à un choix de livres qui leur est destiné ? Article complet ici

Construire une culture de la lecture au travers d’un prix littéraire lycéen par Serge Lureau, professeur agrégé de Lettres modernes, coordinateur du Prix littéraire lycéen de la ville de Caen de 2003 à 2008

Ce propos s’appuie sur l’expérience de l’auteur qui a participé à l’organisation du prix littéraire lycéen de la ville de Caen, sur le modèle du Goncourt des Lycéens. L’une des questions au cœur de la réflexion sur les prix littéraires décernés par les adolescents réside dans la définition des objectifs de ces projets en direction des jeunes. Fonder une culture de la lecture, et avec un degré d’ambition de plus, construire une représentation concrète, active, responsable de la culture serait une réponse tentante.

Les prix littéraires jeunesse font-ils lire les adolescents ?par Sonia de Leusse-Le Guillou, directrice de l’association Lecture Jeunesse et de la rédaction de la revue Lecture Jeune

Les prix littéraires familiarisent-ils les jeunes à la lecture – directement ou indirectement – et préviennent-ils ainsi l’illettrisme en créant des habitudes de lecture ou en dédramatisant cette pratique? A cette table ronde, des prix, qui sont décernés en France et à l’étranger, vont exposer leur fonctionnement et leurs médiations, avec des exemples aussi divers que les prix littéraire des lycéens et apprentis de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, présenté par Elise Deblaise, le prix suisse RTS littérature ados, Lire Délire, qui a la particularité d’avoir été créé par une chaîne de télévision, dont parlera Aline Moser, un prix francophone pour des élèves de langue allemande, le prix des Lycéens Allemands que Margaret Schultz va nous faire connaître et enfin, le prix Farniente, remis par une association belge représentée par Brigitte Stevens et Jacqueline Loss.

Librairies, éditeurs, auteurs, médiathèques : l’impact d’un prix jeunesse ? par Fred Ricou, directeur de la rédaction jeunesse d’Actualitté

Les prix jeunesse, comme l’affirmait Corinne Abensour en introduction, diffèrent à bien des égards de leurs homologues en littérature générale. Là où les grands prix de littérature générale permettent la vente du livre primé à des milliers d’exemplaires, qu’en est-il de l’impact d’un prix jeunesse sur les différents professionnels de la chaîne du livre ?

La lecture n’a pas de prix ! par Sonia de Leusse-Le Guillou, directrice de l’association Lecture Jeunesse et de la rédaction de la revue Lecture Jeune

Une majorité de prix décernés par des adolescents affiche quatre objectifs principaux. Parce que ceux-ci déterminent le déroulement d’un prix, ils orienteront également ces quelques pages. Après avoir recensé et classifié l’ensemble de ces objectifs énoncés dans les réponses aux questionnaires envoyés à des organisateurs de prix,nous avons élaboré sept grandes catégories qui seront autant de points d’entrée dans la réflexion sur ces événements aussi nombreux qui répandus en France. Article complet ici

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Numérique, Papier