Le portrait sensible et touchant d’une jeune femme angoissée

Depuis toute petite, Eva a besoin d’ordre et de logique. Une assiette de travers, l’heure du repas décalée par un imprévu ou un coup de vent renversant la salière… et c’est la crise, l’angoisse devenant insurmontable. La jeune femme a du mal à avoir une vie normale. Tout doit être sous contrôle – à commencer par son emploi du temps, à la minute près. Les spécialistes consultés lui ont donné des conseils : le millepertuis, le sport, la méditation bouddhiste et même un traitement psychiatrique… mais rien ne fonctionne. Un jour, sa grand-mère lui offre une image votive de l’ange Gabriel. Peu de temps après, un drôle de personnage entre chez elle : Gaby. Exubérant et spontané, il est tout le contraire d’Eva, mais contre toute attente ils s’entendent bien. Qu’importe s’il n’est pas vraiment réel !

Une conclusion optimiste

Ce roman graphique sur la difficulté de lutter contre les « grains de sable » qui empêchent de se sentir bien se lit d’une traite : peu de texte, de grandes images avec des aplats de couleurs douces, un trait minimaliste et sobre, à l’image de la personnalité du personnage. Il s’agit d’un portrait sensible et
touchant d’une jeune femme et de ses angoisses. Sa pathologie n’est pas nommée, ce qui peut faciliter l’identification et inviter à la tolérance envers des proches qui auraient ces troubles psychiques. La BD se conclut sur une note optimiste : Eva finit par aller mieux et trouver en elle la force d’accepter sa vie et sa manière particulière de fonctionner.