Un récit dur et poignant

Théa est cachée derrière un arbre. Face à un centre de loisirs, elle guette la sortie d’un homme. Elle a avec elle un fusil et est déterminée à tirer. Tout le temps de l’attente, elle déroule les images de son enfance avec sa sœur et se souvient de la violence de cet homme et de sa souffrance face aux actes horribles qu’il a commis. Très vite on comprend qui est cet homme : son père.

Une figure positive de résilience

Ce récit poignant à la troisième personne traite de thèmes très durs : le viol, les menaces d’un père incestueux, maltraitant et le long combat d’une jeune femme pour réussir à échapper à l’emprise paternelle et à gagner sa liberté. Malgré la violence de ce qui est raconté mais aussi de l’acte de la victime qui devient à son tour criminelle, il y a beaucoup de pudeur dans ce court roman. L’autrice sait trouver les mots justes, précis, sans emphase ni apitoiement. Le récit est bref (une cinquantaine de pages), mais tout y est, tant les mots savent être percutants et la narration intense. Théa te hait dresse le beau portrait d’une jeune femme qui a trouvé sa force dans son refus de subir et offre une figure positive de résilience. Ce livre pourra aider les jeunes confrontés aux violences familiales (on trouve d’ailleurs des coordonnées d’organismes en fin d’ouvrage), mais peut-être heurtera les plus sensibles.