L’histoire d’une jeune sportive

Dans les années 1940, Althea Gibson grandit à Harlem. Fille d’une famille pauvre, elle n’est pas un exemple pour sa fratrie : elle fait l’école buissonnière, se mesure aux caïds, parle un langage fleuri… et ne vit que pour le tennis. Le hic : non seulement c’est une fille mais elle est noire et sans argent. Et, bien qu’elle aimerait rivaliser avec des joueuses de son niveau, les tournois ne lui sont pas ouverts en raison de sa couleur de peau. Jusqu’à ce qu’une joueuse blanche publie une tribune qui fait céder la fédération américaine et lui donne la chance de participer au tournoi de Forest Hills. À partir de là, Althea Gibson va gagner onze tournois du grand chelem entre 1956 et 1958.

Un récit qui montre les forces et les limites d’un incroyable parcours

Ce biopic à la ligne claire met à l’honneur une figure inspirante du sport féminin dans l’Amérique des années 1950, marquée par la ségrégation. L’ouvrage ne cache pas la naïveté d’Althea Gibson qui, si elle peut aujourd’hui être considérée comme une personnalité marquante pour les droits des femmes noires, n’avait pas conscience de ce qui se jouait au delà de son goût pour la compétition. Les auteurs soulignent la chaîne de solidarité qui s’est mise en place pour soutenir ses ambitions et son amitié avec des joueuses blanches qui n’avaient pas, elles, les mêmes réticences que les hommes au sein des fédérations sportives. Un récit nuancé qui montre aussi les limites de cet incroyable parcours.