En librairies, sur les réseaux sociaux ou en classes, ce sont bien souvent des adultes qui écrivent ou recommandent le contenu que les adolescents consomment. Faute de pouvoir d’achat, les jeunes sont d’ailleurs bien souvent contraints de s’en remettre aux adultes dans leurs choix de livre, qu’il s’agisse de leurs parents, des professeurs documentalistes ou des bibliothécaires.

La recommandation aux adolescents n’est-elle alors que prescription ? Et comment les adultes déterminent ce qui pourrait les intéresser ?

Que ce soit pour pousser les jeunes vers la littérature jeunesse qui leur serait dédiée, ou au contraire pour absolument les « élever » vers les classiques littéraires, ce sont toujours des adultes qui décident pour les 11-18 ans ce qui serait bon pour eux. Pour autant, la bonne connaissance que les adultes peuvent avoir des jeunes permet aussi, à travers des prix et des sélections thématiques, de faire ressortir une production valorisant les préoccupations et les attentes des adolescents. Si leurs choix sont donc souvent circonscrits aux catégories imposées par les adultes, les jeunes peuvent donc naviguer entre les conseils de différents médiateurs, et chercher à se faire leur propre opinion. À un moment où ils se cherchent encore, cette définition de leurs goûts est même cruciale dans la construction de leur identité. Elle constitue d’ailleurs un levier important de sociabilisation avec d’autres personnes de leur âge.

Comment les médiateurs conseillent-ils alors les jeunes dans leurs lectures ? Et quels autres rôles cela les amènent-ils à assumer pour les inciter à se découvrir par la lecture ?

Quels ouvrages pour les adolescents sont achetés, conservés ou éliminés par les bibliothécaires ? Au centre de la fonction de la lecture publique, la question des acquisitions et de la gestion des collections traverse l’histoire des bibliothèques, et définit les livres qui seront sélectionnés et mis à la disposition des jeunes.

Au collège comme au lycée, le Centre d’Information et de Documentation (CDI) est l’espace privilégié pour les adolescents à la recherche d’un livre à lire sur place ou pour un emprunt. Quel rôle joue alors le professeur-documentaliste dans la recommandation et la sélection des ouvrages auprès des élèves du secondaire ?

Créé en 2017 à l’initiative du Syndicat national de l’édition (SNE), le Prix Vendredi – en référence au roman de Michel Tournier – est composé d’un jury de professionnels visant à récompenser un ouvrage francophone destiné aux plus de 13 ans. Par une sélection rigoureuse d’une dizaine de titres, le prix a pour objectif de valoriser la dimension littéraire de la production en littérature jeunesse.

En 2022, la revue Lecture Jeune a reçu plus de mille titres à lire et recenser. Écrites par la trentaine de membres du comité de lecture, ces chroniques visent à renseigner les médiateurs sur les livres qu’ils pourraient proposer aux adolescents. Comment les livres sont-ils acceptés dans la revue et pourquoi avoir établi des critères de sélection ?

En conclusion de l’année passée, les chroniqueuses de Lecture Jeune ont retenu 15 titres qui, par leurs qualités littéraires, leur originalité et leur apport pour la littérature jeunesse, constituent les œuvres de 2022 qui resteront dans les mémoires… et les rayons des bibliothèques !

Loin de se limiter à une simple liste de coups de cœur ou de succès éditoriaux, il s’agit ici de mettre en avant la production littéraire qui a le mieux su répondre aux attentes des professionnels du livre en lien avec le public des 11-18 ans.

Pour ce faire, chaque membre du comité de lecture a proposé les titres qui l’avait le plus marqué cette année, puis le choix s’est fondé sur quatre critères :

• L’ouvrage, et s’il s’agit d’une série le premier tome, est sorti en 2022 ;
• Il est disponible en français et distribué nationalement ;
• Le livre a été chroniqué par Lecture Jeune et répond donc à nos critères de sélection ;
• Le titre a reçu le plus de votes de la part des autres membres du comité de lecture.