Oral en scène, écrit en coulisses ? Hors-série N° 10, mai 2023

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Description

« Oral en scène, écrit en coulisses ? »

LECTURE JEUNE HORS-SÉRIE N°10 | MAI 2023

Ce hors-série numérique est inclus dans l’abonnement « COMPLET » et « CLIC » à la revue Lecture Jeune.

Il est également proposé à l’unité au prix de 10 € au format PDF. 

UN ORAL, DES ORAUX… INTRODUCTION DE CHRISTINE MONGENOT, CHARGÉE DE MISSION SCIENTIFIQUE AUPRÈS DE LECTURE JEUNESSE

Consacrer un colloque de l’Observatoire de la lecture et de l’écriture des adolescents à la question de l’oralité, voilà un choix qui peut sembler paradoxal. Pourtant, au même titre que l’écriture peut s’articuler avec la lecture pour en devenir non seulement le débouché mais parfois le déclencheur, voire son principe moteur, l’oral trouve aussi sa place à ces mêmes points d’intersection : parfois débouché de l’écriture – pensons par exemple à l’oralisation de textes produits, travaillée pour émouvoir, toucher un public – il peut constituer à l’inverse le point de départ d’un débat interprétatif appuyé sur des lectures approfondies.

En resituant les pratiques orales en triade avec le lire/écrire et en interrogeant le retour de l’oral sous ses différentes dimensions, ce hors-série se propose de répondre aux grandes interrogations autour de l’oralité dans les pratiques adolescents. Comment les traits prosodiques ou le paraverbal sont-ils intégrés – ou non – dans la « teknè » diffusée pour faire lire à haute voix mais aussi pour préparer les jeunes à prendre la parole à l’oral ? Quelle place accorder aux affects dans ces dispositifs oraux ? Si le médiateur entend sortir de la représentation de l’argumentation orale comme « joute », combat, comment peut-il redonner un autre sens au collectif ? Comment mettre en place un modèle alternatif à la seule « joute », thèse contre thèse, modèle largement dominant dans les représentations contemporaines du débat et dans les propositions des « start up communicationnelles » ? Quelle place restituer à l’écoute, sachant qu’elle constitue l’autre face constitutive de la parole ? Comment faire pour que cet oral géré à plusieurs devienne le lieu d’élaboration dynamique de connaissances ou de savoirs, remis en cause, modifiés par l’emploi même de mots nouveaux progressivement partagés, au lieu d’être celui de la confrontation statique entre connaissances préalables stockées par chacune des deux parties ? Et enfin, quelles sont donc les conditions nécessaires pour que cette prise de parole s’opère de manière égalitaire, pour que son apprentissage soit possible pour chaque jeune, dans le respect de ce qu’il est ?

Actes du colloque 2022 de l’Observatoire de la lecture et de l’écriture des adolescents.

Événement soutenu par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et le ministère de la Culture. 

VOIX ET PAROLE : DE QUELLES PRATIQUES ORALES PARLE-T-ON ?

LE RENOUVEAU DE L’ORAL DANS LES PRATIQUES CULTURELLES ARTICLE D’ANNE VIBERT, INSPECTRICE GÉNÉRALE HONORAIRE DE L’ÉDUCATION, DU SPORT ET DE LA RECHERCHE

Le renouveau de l’oral peut être abordé à travers le double prisme des pratiques sociales et des pratiques scolaires, les deux étant étroitement liées. En particulier, il existe une nouvelle demande d’oral adressée à l’école en vue d’une meilleure formation des enfants et des adolescents : pourquoi ce renouveau et quels bénéfices en escompter pour les jeunes ?

L’ORAL POUR APPRENDRE ENTRETIEN AVEC ÉLISABETH BAUTIER, PROFESSEURE ÉMÉRITE EN SCIENCES DE L’ÉDUCATION À L’UNIVERSITÉ PARIS 8

Longtemps monopolisé par l’écrit, l’apprentissage scolaire semble accorder une place croissante à l’oral. S’il n’existe pas d’opposition nette entre les deux, l’oral est non seulement mobilisé pour apprendre, mais aussi pour inviter les élèves à s’exprimer et à savoir communiquer. Quelles formes prend alors cet oral en classe ? Quelles difficultés cela pose-t-il aux élèves ? Et pourquoi l’oral peut-il susciter une incompréhension mutuelle entre eux et leurs professeurs ?

EXPÉRIMENTER UNE VOIX POÉTIQUE DANS SA VOIX D’ADOLESCENT ARTICLE DE CAROLINE ALLINGRI-MACHEFER, PROFESSEURE AGRÉGÉE DE LETTRES MODERNES

Dans les concours de lecture à voix haute, le performeur est amené à s’approprier, par sa propre voix, celle du texte. Réciproquement, il l’informe de ses rythmes, de ses représentations et de ses émotions. Cette relation est une expérience sensible fondatrice du lien intime que les lecteurs entretiennent avec la littérature. Cependant, les textes choisis sont rarement des poèmes.  Comment amener alors les adolescents à lire et à dire de la poésie ?

FAIRE ENTENDRE SA VOIX ARTICLE DE CLAIRE GILLIE, PSYCHANALYSTE, MUSICOLOGUE, PRÉSIDENTE DU CRIVA

Prendre la parole, c’est prendre place dans un lien et prendre corps à une époque – l’adolescence – où se jouent intérieurement d’autres conflits. Pour les adolescents, être convoqués ou invités à des pratiques orales, c’est donc engager un corps à se faire porte-parole de son dire, en affrontant la temporalité de sa puberté, en demandant à son corps adolescent de franchir l’instabilité vocale de la mue.

« FAITES-LES PARLER ! » TÉMOIGNAGE D’AUDE BIREN, COMÉDIENNE, AUTRICE ET FORMATRICE

En quoi l’oralité peut-elle être complexe à mettre en œuvre en classe ? Portant des usages et des objectifs variés, cette notion se heurte également à l’idée que, comme les jeunes parlent – parce qu’on aurait même du mal à les faire taire en cours –, il serait donc aisé de leur faire prendre la parole en public. Or, faire parler ne va pas de soi et implique des cadres d’interventions complexes : quelle temporalité pour un dispositif, quelle mobilisation du public, quelles conditions matérielles ? C’est à tout cela que le médiateur doit répondre pour proposer une animation sur l’oralité en classe.

LA PRISE DE PAROLE : DES OCCASIONS DE LIRE ET D’ÉCRIRE AU SERVICE DE L’ORAL ET RÉCIPROQUEMENT

ANIMER UN ATELIER WEBRADIO ENTRETIEN AVEC SYLVAIN ANGIBOUST, PROFESSEUR-DOCUMENTALISTE, ET ALICE BARBAZA, PROFESSEURE DE FRANÇAIS AU COLLÈGE

Depuis 2016, Sylvain Angiboust et Alice Barbaza travaillent ensemble pour réaliser au sein du collège Politzer de Bagnolet des ateliers de webradio. Cette pratique s’inscrit dans une réflexion plus large autour de l’oral et de la prise de parole, qui traverse nombre de leurs collaborations. Pourquoi cette activité attire-t-elle les jeunes et quelles pratiques de l’oral permet-elle de leur faire travailler ?

MENER UN DÉBAT ÉTHIQUE EN CLASSE DE TROISIÈME ARTICLE DE SORAYA MAKHLOUFI, PROFESSEURE AGRÉGÉE DE LETTRES MODERNES

Avec la réforme du collège, une place prépondérante semble être accordée à l’enseignement de l’oral. Appuyés par des ouvrages didactiques, les programmes de français mentionnent nombre d’activités et supports pour travailler la parole et l’écoute. Si en théorie l’oral n’est donc pas censé occuper une place moindre que celle dévolue à l’écrit, dans les faits cela n’est pas si simple : il reste encore à le pratiquer en classe, comme ici avec le débat.

« À VOS ARGUMENTS ? PRÊTS ? DÉBATTEZ ! » ENTRETIEN AVEC SALEM ZAÏDI, DIRECTEUR DU POINT ÉCOUTE/MAISON DE L’ADOLESCENT DE CHAMPIGNY-SUR-MARNE

Lancé en 2012 par Salem Zaïdi, le dispositif Les Debatles propose aux collégiens de débattre sur les sujets qu’ils ont eux-mêmes choisis. Tous les quinze jours pendant deux ans, ils vont ainsi apprendre à travailler en équipe, construire leur argumentation, et découvrir le plaisir de débattre. Un documentaire réalisé par Julie Chauvin, Les Débatteurs, est sorti en 2017 pour suivre le projet que Salem, mais aussi Gabriel et Zouhoudi, deux anciens participants, nous présentent ici.

LES ADOS SLAMENT ! ENTRETIEN AVEC THIERRY MORAL, CONTEUR, COMÉDIEN, METTEUR EN SCÈNE ET AUTEUR

Ni vraiment parlé ni vraiment chanté, le slam est une forme orale qui renouvelle les codes de la poésie. Popularisé en France par des artistes comme Grand Corps Malade ou Gaël Faye, il donne lieu à des compétitions mais aussi à des ateliers auprès des jeunes. Pourquoi utiliser le slam avec des adolescents et comment cette pratique permet-elle d’approcher la créativité de la langue orale ?

PARLER DE SCIENCES AUX JEUNES ENTRETIEN AVEC ANGE ANSOUR, DIRECTRICE ET CO-FONDATRICE DE L’ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L’ÉDUCATION PAR LA RECHERCHE (AFPER), ET JEAN-OLIVIER GRANSARD-DESMOND, ICONO-ARCHÉOLOGUE CHEZ ARKÉOTOPIA

Souvent réduit à une expression subjective portant sur les grands débats de société, l’oral peut pourtant aussi servir à la production de savoir scientifique. Ambassadeur idéal de la discussion autour de la connaissance, il facilite ainsi le travail collectif et ouvre les jeunes à de nouvelles perspectives. Pourquoi mobiliser les adolescents autour des sciences et quelles médiations peut-on leur proposer sur ces sujets ?

BIBLIOGRAPHIE SUR L’ORALITÉ

En lien avec l’attention accrue portée à l’oral dans les enseignements, ce dernier a donné lieu ces dernières années à de nombreux travaux de recherche et guides pédagogiques. En voici une sélection, qui pourra vous servir pour vos ateliers à destination des 11-18 ans, que ce soit en classe, au CDI ou en bibliothèque.