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Quand des collégiens rencontrent le jeune auteur de Moi, Gulwali, réfugié à 12 ans

Gulwali Passarlay a fui l’Afghanistan pour se réfugier en Grande-Bretagne il y a 10 ans. Moi, Gulwali, réfugié à 12 ans, son témoignage, est paru fin janvier chez Hachette Jeunesse qui invitait le 15 février des lycéens et des collégiens à échanger avec l’auteur dans ses locaux. Soizik Jouin, directrice de la bibliothèque Chaptal et membre des comités de lecture de Lecture Jeunesse livre ses impressions sur cette rencontre à laquelle elle a assisté.

À seulement douze ans, Gulwali Passarlay doit fuir l’Afghanistan avec son frère aîné. Pendant plus de 13 mois, il connaîtra la vie de réfugié, traversera l’Europe, connaîtra la faim, la maladie, la prison et échappera de peu à la mort. Il finira par trouver asile en Angleterre où il vit actuellement. Son témoignage, Moi Gulwali réfugié à 12 ans est paru début janvier chez Hachette 1cf notice in Lecture Jeune n°157, à paraître.

Gulwali a maintenant 21 ans, il étudie les sciences politiques à l’université de Birmingham. Son souhait le plus cher est de rentrer dans son pays à la fin de ses études et de devenir président de l’Afghanistan. Il défend déjà la cause des migrants auprès du parlement britannique, s’investit dans des associations d’aide aux réfugiés et  a été porteur de la flamme olympique à Londres en 2012

Le 15 février il rencontrait au siège d’Hachette à Vanves plusieurs classes de collégiens de 5ème, 4ème et 3ème. Malgré des conditions peu favorables – il n’y avait pas de micro et les échanges se faisaient via un traducteur car Gulwali parle 8 langues mais pas le français – la salle était attentive, les jeunes posaient beaucoup de questions et étaient vraiment intéressés et touchés par ce destin hors du commun. À un élève qui lui demandait ce qui avait été le plus difficile pour lui, il a répondu qu’il avait très mal supporté à son arrivée en Angleterre la suspicion des autorités, qui ne croyaient pas à son histoire et pensaient qu’il avait 16 ans et non 13. Il a aussi parlé des traumatismes psychologiques qu’il a connus et connaît encore, de la jungle de Calais où il a séjourné quelques semaines et de la honte de ce lieu insalubre et indigne. Gulwali a beaucoup insisté sur le fait qu’il aurait pu sombrer dans la colère et dans la haine, mais qu’il avait fait le choix de la paix. On sentait qu’il avait à cœur de faire passer ce message d’ouverture et de tolérance et qu’il voulait expliquer à ces adolescents qu’ils devaient profiter de la chance qu’ils avaient d’avoir une famille – lui n’a pas revu sa mère depuis 9 ans –, de pouvoir vivre libre et de faire des études. Les jeunes comprenaient et acceptaient ce message qui les faisait réfléchir. Une belle leçon de vie et d’espoir qui prend toute sa signification dans le contexte actuel et qui laissera sûrement des traces chez les collégiens présents ce jour-là.

Soizik Jouin, directrice de la bibliothèque Chaptal (Paris, 9e) et membre des comités de lecture de Lecture Jeunesse

Le site officiel de Gulwali (en anglais)

Références

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    cf notice in Lecture Jeune n°157, à paraître