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Les livres pour la jeunesse doivent-ils faire "passer un message" ?

À chaque année son lot de polémiques autour de la littérature jeunesse. Tous à poil et le Dictionnaire fou du corps, pour ne citer qu’eux, ont en leur temps alimenté le scandale. Mais récemment, le feu des critiques a moins ciblé les livres transgressifs que ceux jugés réactionnaires. Les textes sont désormais passés au crible des grandes valeurs contemporaines – féminisme, diversité, inclusion, etc. Ces grilles de lecture appliquées à la littérature jeunesse obligent à se reposer une question fondamentale : celle du rôle des livres. Se doivent-ils d’éduquer les jeunes à une certaine morale ?

Trois articles à découvrir

On a chopé la puberté : décryptage à froid d’une polémique incendiaire

Rarement la littérature jeunesse avait-elle fait autant de bruit. Depuis la parution de On a chopé la puberté1S. Clochard, M. Conté Grimard, éd. Milan, 2018., plusieurs mois ont passé. Cependant, une question demeure : pourquoi ce livre plutôt qu’un autre ? Certes, les filles y semblent réduites à leurs seins. Oui, la peau des héroïnes est très blanche. Mais le scandale, au-delà de ces critiques, semble finalement découler de deux sources. D’abord, de la catégorie « documentaire » de ce livre, alors qu’il contient aussi des éléments de témoignage et de fiction. Ensuite, de divergences plus profondes autour du rôle de la lecture : a-t-elle pour but de rendre les jeunes lecteurs « vertueux » ?

La littérature, un outil au service du « vivre ensemble » ? – Enseigner la littérature sans l’instrumentaliser

Une héroïne stéréotypée, des personnages tous blancs, riches et hétérosexuels… Les livres qui manquent de diversité sont vivement critiqués. Faudrait-il alors les retirer des rayons, au profit d’œuvres plus inclusives ? Le « vivre ensemble », prôné par les institutions, peut-il être le premier critère pour sélectionner les œuvres ? Sylviane Ahr et Max Butlen2Ces entretiens reposent sur leurs publications dans Le Français Aujourd’hui n°197, « Littératures et valeurs », Armand Colin, 2017., chercheurs en didactique de la littérature, proposent plusieurs pistes pour mener une réflexion autour des textes sans les instrumentaliser.

La littérature, un outil au service du « vivre ensemble » ? – La lecture rend-elle vertueux ?

« Le cercle vertueux du bon lecteur ». Tout un programme – scolaire – visé par l’Éducation nationale. Mais les élèves qui lisent les titres recommandés par l’institution deviendront-ils forcément de « bons » citoyens ? Suite de la discussion avec Sylviane Ahr et Max Butlen sur les valeurs dans la littérature jeunesse.

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Références

  • 1
    S. Clochard, M. Conté Grimard, éd. Milan, 2018.
  • 2
    Ces entretiens reposent sur leurs publications dans Le Français Aujourd’hui n°197, « Littératures et valeurs », Armand Colin, 2017.